Peu de montres à quartz trouvent une résonance dans le monde de l’horlogerie. Pourtant le savoir faire des Japonais est reconnu dans ce domaine, et certains comme Seiko et surtout Casio ont fait de la maîtrise du quartz une de leur force. G-Shock est une marque du groupe Casio, et c’est surtout la marque la plus vendue à travers le monde.
Indestructible, robuste, incassable, solide, les adjectifs ne manquent pas pour définir le principal atout des montres G-Shock. Ces tocantes pas comme les autres auront séduit tous ceux qui cherchaient une montre pas trop chère qui résistent aux situations les plus extrêmes. Il faut bien avouer que dans cette gamme de prix, le géant japonais n’a pas de concurrence. Des marques comme Swatch, Daniel Wellington ou encore Komono se sont concentrées sur le design, mais chez G-Shock on cherche avant tout la performance.
L’histoire des montres G-Shock
Tout commence en 1946. Tadao Kashio vit avec sa famille dans la banlieue de Tokyo, et il fonde avec son père et ses frères une entreprise qui fabrique des microscopes ainsi que des pièces pour moteur. Un des frères a un jour l’idée de fabriquer une bague qui permet de fumer sans toucher la cigarette avec les doigts. Ce petit gadget à faible coût de production va avoir un succès pour le moins inattendu au Japon.
C’est ainsi qu’avec l’argent récolté, la société de la famille Kashio développe et fabrique une calculatrice électronique pour les centres de recherche ou les universités. La première calculatrice pesait alors 140 kg… Il aura fallu de nombreuses années pour développer les modèles de poche que l’on connaît aujourd’hui.
Pendant plusieurs années, les calculatrices de la marque fonctionnent bien, et c’est au milieu des années 60 que l’enseigne prend le nom de Casio. Toutefois, la concurrence se fait de plus en plus rude au début des années 70, et Casio décide alors de se diversifier. Ils vont fabriquer des instruments de musique électroniques, comme des synthétiseurs, mais ils mettent surtout au point leur première montre à quartz à écran digital qui portera le nom de Casiotron.
La montre séduit les amateurs de nouvelles technologies parce que les écrans digitaux sont à leurs débuts, et que cette montre permet de connaître le jour du mois. Quelques années plus tard Casio développe ces tout premiers écrans LCD qui sont parmi les plus lisibles du monde. Les nouvelles montres sont agréables à utiliser et elles se vendent particulièrement bien.
La première G-Shock
Dans les années 80, Casio connaît plusieurs succès. La PELA tout d’abord, qui est très fine et particulièrement légère avec seulement 12 grammes sur la balance. Ce sont les meilleures ventes jamais faites jusque-là par Casio. Il y a aussi la BM-100WJ avec son capteur de prédiction météorologique, qui mesure la pression pour donner quelques informations sur le temps qu’il fera.
Pourtant, une montre est mise au point en plusieurs années, elle porte le nom de G-Shock et elle doit résister parfaitement aux coups, à l’eau et avoir une durée de vie d’au moins 10 ans. Il aura fallu plus de 200 prototype pour la créer, lorsqu’elle sort des ateliers en 1983.
C’est Kikuo Ibe et Yuichi Masuda, ingénieurs pour le groupe Casio qui ont l’idée de construire une montre très solide et accessible à tous. Ils savent que de nombreux ouvriers, du bâtiment notamment, on besoin d’un garde-temps très robuste.
Ils fabriquent alors une montre à quartz qui possède 10 couches protégeant le mécanisme. On trouve entre autres, une coque en acier inoxydable, un pare choc en polyuréthane, mais aussi un verre minéral durci. Le mécanisme est posé dans une mousse et les boutons sont reliés par des câbles souples. Cette montre est presque incassable, et elle est présentée au public japonais en 1983. C’est un flop… Les Japonais n’apprécient pas le design grossier de la montre et seules quelques entreprise de BTP achètent les montres pour leurs employés.
Heureusement, l’année suivante, la montre connaît un succès énorme sur le marché américain. Tout le monde s’arrache ces montres ultra robustes qui résistent à tout. Même les militaires sont de plus en plus nombreux à porter des G-Shock. Le buzz fait le tour du monde, les montres de la marque se vendent alors très bien en Europe également, et les Japonais commencent à s’y mettre aussi.
Au début des années 90, pour attirer plus de public, et sortir de ce cliché de la montre uniquement professionnelle, G-Shock présente la Baby-G. Elle cible le public féminin, mais aussi les hommes qui cherchent une montre plus compacte et discrète. La notoriété de la marque se fait alors plus grande, mais l’image de G-Shock reste tout même la même.
Les G-Shock aujourd’hui
Jusqu’à 2012, les G-Shock étaient réellement réservées aux sportifs et à ceux dont le métier nécessité une montre robuste. Le look assez grossier des boîtiers n’était pas franchement idéal pour les soirées en ville. C’est donc en 2012 que G-Shock décide de concevoir des collections premium. Casio veut alors monter en gamme, et faire une synthèse entre robustesse et luxe. La première montre de ce type sera la GW-A1000-1AER, qui va progressivement tracer le chemin de la collection Gravitymaster.
Les boîtiers sont alors en titane avec un détail plus prononcé pour faire penser aux Gusoku, les armures que portaient les samouraïs. On trouve également des technologies de plus en plus modernes, comme le GPS, le radio pilotage, ou plus récemment le Bluetooth.
Désormais des modèles analogiques ou hybrides qui tendent à gommer l’image de montre utilitaire sont disponibles. Toutefois, pour conserver la même résistance, la G-Shock doit avoir un boîtier imposant qui sera toujours critiqué par les amateurs de finesse. En attendant, les montres G-Schok ont dépassé les 80 millions de ventes en 2016, et le succès de la marque ne semble pas prêt de s’estomper.