Montre de Plongée

Les montres de plongées symbolisent plutôt bien la soif d’aventure de l’homme. Elles sont nées d’un besoin de mesurer son temps pour ne pas mettre sa vie en danger, en calculant l’oxygène toujours disponibles et le temps de franchissement des paliers de décompression. Désormais, on les porte souvent au bureau, en oubliant parfois que certains les ont porté en risquant leur vie. 

Voici donc un rapide débrief de l’histoire des montres de plongée, avec une sélection de quelques montres historiques, ou tout simplement magnifiques qui figurent parmi mes favorites.

C’est quoi une montre de plongée

On pense souvent qu’une montre de plongée est une montre étanche. C’est effectivement le cas, mais cet atout n’est certainement pas suffisant pour en faire une montre de plongée. Elle doit donc être étanche jusqu’à plus de 100 m minimum, tout en respectant quelques points très stricts au sujet de la lisibilité, de la luminosité, de la résistance à l’eau salée et aux chocs, de la résistance aux champs magnétiques, et de la solidité du bracelet. Bref, elle doit être ultra solide.

La montre doit également posséder un système de contrôle du temps, généralement sous la forme d’une lunette tournante graduée, qui va donner la possibilité au plongeur de mesurer ses paliers de décompression, et surtout le temps qu’il passe sous l’eau.

Désormais, pour se prévaloir du titre de « montre de plongée », une tocante doit respecter tous les points de la norme ISO6425, qui regroupe entre autres, tous les critères cités au-dessus.

Au-delà des 100 m

On trouve des montres de plongée qui sont conçu pour aller au-delà des 100 m de profondeur, avec notamment une valve à hélium. Quelle est l’utilité de cette compétence, sachant qu’il est extrêmement rare d’aller en dessous des 100 m ?

En réalité, il faut savoir que 100 m correspondent à la pression que l’on peut ressentir à 100 m lorsqu’on est à l’arrêt. La pression est alors de 10 bars. Quand le plongeur bouge, ses mouvements augmentent la pression de manière considérable et de ce fait, il n’est pas nécessaire de descendre à 100 m pour rencontrer une pression de 10 bars. Lorsqu’on plonge d’une certaine hauteur, que l’on fait du ski nautique, ou du jet-ski par exemple, la surpression peu largement dépasser les 10 bars. Voilà pourquoi on rencontre des montres pouvant aller jusqu’à 200 m ou plus.

Concernant la valve à hélium, elle est utilisée seulement par des plongeurs chevronnés qui utilisent des caissons de plongée dont l’azote est remplacé par l’hélium. Ainsi, les molécules d’hélium qui pourraient par compression pénétrer dans le boîtier d’une montre, pourraient s’échapper via la valve sans abîmer la montre.

L’histoire des montres de plongée

Ce sont les montres-bracelets qui de part leur positionnement sur le poignet ont réclamé une résistance accrue, aux chocs, mais aussi à l’eau. Au début du XXe siècle l’expansion du sport de loisir et notamment de la natation, amène les horlogers à réfléchir sur la possibilité de rendre les montres étanches.

C’est ainsi qu’en 1927, l’incontournable Rolex présente une montre qui reste encore aujourd’hui mythique : l’Oyster ! Il s’agit de la première montre « sportive » du célèbre horloger, et surtout la toute première montre étanche au monde. Pour démontrer sa résistance à l’eau, elle sera portée par Mercedes Gleitze qui traversera la Manche à la nage en 15 heures et 15 minutes. Un record pour une femme et un record pour une montre.

En 1943, les inventions du détendeur et de la bouteille d’air comprimé vont transformer à jamais le petit monde de la plongée sous-marine de loisir, qui est une passion qui gagne du terrain dans la plupart des pays occidentaux. Pour accompagner cet engouement, les manufactures horlogères fabriquent des montres de plus en plus résistantes à la pression.

1953 est une année faste pour les montres de plongée. Il y a la naissance de la Blancpain Fifty Fathom, conçue alors pour les nageurs de combat français. Rolex présente sa toute première Submariner, dont de nouvelles collections voient encore régulièrement le jour. Zodiac présentait également la Seawolf, une montre de plongée très appréciée des collectionneurs.

Quelques années plus tard, en 1957, Omega lance sa première Seamaster, capable de résister à la pression d’une immersion jusqu’à 300 m.

En 1960, Jacques Piccard accroche la Rolex Deep Sea Special à l’avant de son sous-marin. Il descendra jusqu’à 10 916 m de profondeur, et la montre retrouvera le soleil intacte. Rolex frappe alors très fort et la Deep Sea rentre dans l’histoire.

Mes montres de plongée favorites

Rolex Oyster Perpetual Submariner

montre plongee rolex oyster submarineC’est évidemment la référence des montres de plongée. On la retrouve généralement en haut de la plupart des classements, et je ne chercherais pas à me démarquer en faisant différemment. Elle voit le jour en 1953, et elle possède déjà toutes les fonctions techniques indispensables à une excellente montre de plongée en eaux profondes.

La couronne vissée et la lunette tournante permettent de mesurer efficacement le temps d’immersion. La lisibilité, même sous une profondeur importante, reste parfaite grâce aux aiguilles et aux marqueurs du cadran luminescents.

Il faut attendre 1969 pour que la date apparaisse, ainsi qu’une loupe pour la lire plus facilement. Ce sont d’ailleurs les montres produites entre 1969 et 1980 qui attirent en priorité les collectionneurs. La version 5513 est la plus mythique, puisqu’elle apparaissait au bras de James Bond, tout en devenant la montre officielle de la Royal Navy. Bref, c’est sûrement l’une des montres de plongée parmi les plus célèbres.

Panerai Luminor

montre plongee panerai luminor avisC’est encore une montre culte chargée d’histoire. Elle était d’abord utilisée par les plongeurs de l’armée italienne au début des années 30, mais elle porte alors le nom de Radiomir, qui est le nom de la substance permettant la luminescence. Dès 1940, l’horloger italien remplace cette matière qui est radioactive, par du Luminor, cette fois à base de tritium, bien moins dangereux pour la santé des porteurs.

Ces montres sont produites en petite quantité pour les marines italiennes et égyptiennes, et il faudra finalement attendre les années 90 pour qu’elles soient commercialisées, enfin, aux particuliers. Deux modèles sont alors présentés, la Luminor et la Luminor Marina. En 1996, Sylvester Stallone portait une Luminor dans son film Daylight, et il était copié la même année par Arnold Schwarzenegger qui portait une montre identique dans l’Effaceur. Un joli coup de pub pour Panerai.

En 1998, Panerai fait sa première apparition au Salon international de la Haute Horlogerie de Genève. Les montres se sont alors vendues très rapidement, achetées en partie par les revendeurs spécialisés dans les montres de plongée, mais aussi par de nombreux collectionneurs. Désormais, Panerai fabrique essentiellement des gammes historiques Radiomir 1940 et Luminor 1950, mais dans des versions plus contemporaines.

Omega Seamaster

montre plongee omega seamaster Présentée en 1948, l’Omega Seamaster ne mettra pas longtemps avant de se faire un nom. Élégante, mais également très robuste, la Seamaster de la fin des années 40 était déjà équipée d’un fond vissé et d’un joint en caoutchouc innovant pour l’époque. Elle possédait aussi un mouvement automatique, ce qui n’était pas courant pour une montre de plongée à ce moment-là.

En 1957, la Seamaster 300 voit le jour. C’est réellement la première de la gamme à pouvoir se présenter sous le titre de « montre de plongée », puisqu’elle peut alors résister à 20 bars. Son verre 3 fois plus épais que la moyenne et un double joint de couronne, alors unique, permettent cette performance. En 1964, la nouvelle Seamaster 300 entre dans l’histoire en étant portée par Jacques-Yves Cousteau.

Ensuite, de nouveaux modèles verront régulièrement le jour, avec un succès toujours présent. On se rappelle notamment avoir vu deux montres de la gamme, la Professional Diver et la Planet Ocean, dans le film James Bond, Casino Royale. C’est une autre montre de légende qui aura su traverser les époques.